La fontaine – Ar feunteun
Elle se situe à quelques dizaines de pas de la chapelle et elle est également dédiée à la Vierge Marie.
Le bassin d’où jaillit la source est couvert par un bel édicule de style gothique. Sa façade est ornée de trois écussons mais seul celui qui se trouve au sommet est identifiable : c’est celui de la famille Launay de Penn ar Yeun où l’on reconnaît, passablement érodé, le « croissant d’or ». Des deux autres écussons, au pied, couverts de lichen, on ne devine plus que le contour.
Un procès-verbal très précis des prééminences et droits honorifiques à Landrévarzec et à Quilinen daté de 1648 ne mentionne pas la fontaine. Il y a donc de fortes probabilités qu’elle n’existait pas à l’époque car la famille Kerguelen, à l’origine de ce document, n’aurait certainement pas omis de mentionner l’écusson des Launay dont il vient d’être question. Par contre un aveu de 1762 fourni au marquis de la Roche mentionne l’existence de cet édicule.
Les eaux des fontaines étaient connues pour guérir de certaines maladies. Quelle était donc la spécialité de la fontaine de Quilinen ? La tradition orale n’en fait plus mention. Par contre Mr Paul Peyron, dans un article paru dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère de 1903 (p.150) nous indique que les pardons de cette chapelle ont lieu le mardi de Pâques et le 1er dimanche d’août. « On y demande la guérison des enfants paralysés et engourdis ; on les plonge quelquefois dans la fontaine voisine ».
En 2013, l’abbé Yves-Pascal Castel et Joël Lubin ont réalisé une description détaillée de la chapelle de Notre-Dame de Quilinen et de la fontaine.
La description de la fontaine, en page 15 et 16 du document, est reproduite ci-dessous : (avec l’aimable autorisation des auteurs).
« LA FONTAINE A L’ÉCU AU CROISSANT DES PENNAYEUN-LAUNAY »
« A l’est de la chapelle, de l’autre côté de la route, coule la fontaine dédiée à Saint-Jean. Le bassin est protégé par un bel édicule de style gothique du XVIe siècle, où l’arcature est bordée d’une moulure épaisse. L’écu « au croissant » qui pend à la clé de l’arcade appartient aux Pennanyeun-Launay, dont le manoir subsiste à quelques centaines de mètres plus au sud. L’arcature retombe sur des pilastres ronds qui sont surmontés d’écus peu lisibles. « miparti du même (un croissant) et d’un second blasonné d’une croix »[1].
. Au fond de l’édicule, une niche à coquille abrite une statue de la Vierge en pierre de style fruste. Elle a remplacé la statue de saint Jean-Baptiste en bois qui tenait en main un livre sur lequel était posé l’agneau que le Précurseur montrait de la main droite. A ses pieds, s’alignait, selon le chanoine Abgrall des galets sortes d’ex-voto « instruments matériels de dévotion. Ici comme à Saint-Jean Bot-Laner les pèlerins se les appliquaient sur les yeux, pour recourir à la protection du saint. Il y en avait aussi à la chapelle Saint-Symphorien en Edern et à Saint-Egarec en Briec ainsi qu’à la fontaine de la Madeleine dans la même paroisse »
[1] « Bulletin diocésain d’histoire et d’archéologie », 1917, p. 333, 353, On y cite le relevé des prééminences de 1644, publié par l’abbé Favé dans le « Bulletin de la société archéologique du Finistère » signalé dans la vitre de la chapelle Notre-Dame de l’église paroissiale : « un écusson d’azur au croissant d’or » et dans les prééminences de 1648 dans une des vitres de Quilinen.