DECOUVRIR un PATRIMOINE du XVème SIECLE   à  QUILINEN  en  LANDREVARZEC (29510)

QUILINEN : les siècles nous ont légué un merveilleux héritage !…

Statuaire –An delwennoù

La découverte des statues présentes à la chapelle de Quilinen vous est proposée en suivant la description faite par l’abbé Y-P Castel et Joël Lubin dans un document rédigé en 2013.
Voir : « 2013 07 22 LANDREVARZEC QUILINEN CHAPELLE-Castel_Lubin »
(avec l’aimable autorisation des auteurs)

Compte-tenu de travaux de restauration réalisés sur ces statues depuis cette date, un complément d’information est ajouté si nécessaire.

Dans les textes ci-dessous la mention « Repère N°__ » fait référence au plan affiché ci-contre.


LA RICHE STATUAIRE DE QUILINEN

« La statuaire de Quilinen, est riche d’une quinzaine de pièces, en bois ou en pierre. en grande majorité anciennes  et polychromes. Au sujet de leur couleur  il est intéressant de signaler que certaines statues, sans pouvoir préciser lesquelles, ont vu leurs teintes ravivées dans les mois qui ont suivi  la fin de la dernière guerre.  Les gens du pays se souviennent encore de « Willie », le prisonnier allemand charitablement sollicité par l’abbé Victor Caugant, qui était alors  recteur de Landrévarzec (1936-1950). »

Repère N°11_
« Statue de la Vierge à l’Enfant, calcaire polychrome, XVIe siècle (h.: 1,02), à droite dans le choeur dans une grande niche rectangulaire aux colonnes corinthiennes et à la frise d’entablement ornée de rinceaux. Au dire des chanoines Peyron et Abgrall, l’œuvre, qui est de grande classe, rappelle l’art bourguignon[1]. La Vierge, qui tient un lis en guise de sceptre, s’enveloppe d’un grand voile bleu dont un pan  tombe en un large et beau feston. Elle  porte une couronne fleuronnée de trèfles.  L’enfant en longue tunique blanche tient un livre ouvert posé sur son genou, dans une attitude peu banale. Il ne penche pas le visage montrant qu’il se plonge dans  sa lecture.  Fixant le fidèle du regard,  sa main droite fermée s’appuie sur la page, signe autoritaire pourrait-on dire, invitation à  lire le texte sacré. Un grand cœur ex-voto soutenu par un large ruban pend au cou de la Vierge. Notons que la main droite de la Vierge qui était brisée, a été fixée en 2005 par Hervé  Saliou, qui a profité  de l’occasion pour tailler un sceptre tout neuf.
           L’image sculptée en ronde bosse de la grande Vierge de Quilinen a été transposée en bas relief de manière magistrale par le même artiste, pour être  accrochée au mur de l’église paroissiale Saint-Guénolé au centre bourg (2004). »

[1] Peyron Abgrall « Bulletin diocésain d’histoire et d’archéologie », nov et déc. 1917, p. 341


Complément d’information :
Lors de la récente restauration, on a découvert que la statue a bénéficié d’un entretien régulier. Neuf couches de peinture ont été posées successivement au fil des siècles ; ces couches « arrondissaient » les formes données à la statue lors de sa création, trahissant l’œuvre originelle. Aujourd’hui, les quatre couches de peinture les plus récentes ayant été enlevées, la statue a retrouvé l’aspect qu’elle avait lors de la pose de la cinquième couche.

Repère N°9_
« Statue du Christ ressuscité dans l’angle du chœur à gauche. Bois polychrome, XVIe siècle (h : 1,40). Sur le côté une large mortaise laisse à penser que la sculpture faisait partie d’un groupe qui comportait la représentation du tombeau. Notre Christ porte le perizonium de la Crucifixion. Le grand manteau bleu à revers rouge du Ressuscité jeté sur les épaules agrafé par devant voit l’un de ses pans revenir  curieusement en éventail recouvrir la jambe gauche. L’oriflamme habituellement placé dans la main du Seigneur sortant du tombeau a disparu, mais sa main droite s’ouvre face aux fidèles comme pour dire : « voyez, c’est moi, je suis ressuscité . »

Repère N°8_
« Statue de sainte Anne, ronde bosse, bois polychrome, XVIe siècle (h. : 1 .10). Main droite à la poitrine, l’autre tenant un objet perdu.  Au revers de la robe qui tombe à la verticale, neuf hermines à peine visibles. »

Repère N°7_
« Statue de saint évêque, sans doute saint Guénolé, bois polychrome, XVIe siècle(h 1,05) mains mutilées. L’évêque coiffé d’une mitre courte est en chasuble rouge. L’emplacement de la crosse disparue tenue  en main gauche,  est visible. »

Complément d’information :
Selon la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) cette statue est répertoriée comme étant la représentation de Saint Corentin.
Par comparaison avec d’autres statues en d’autres lieux, la chasuble rouge du personnage incite à préciser que l’on a une représentation de Saint Maudez.

Repère N°6_
« Statue de saint Sébastien, bois polychrome, XVIe siècle (h. 0,76). Une riche console feuillagée porte notre martyre. Son nom est peint sur le mur. Dans le tableau récapitulatif des statues de cinquante-trois saints dressé par les auteurs du « Nouveau Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Quimper et de Léon », saint Sébastien, cédant le flambeau à saint Antoine, vient au second rang avec cent quarante huit statues[1].  L’image  de Quilinen, fait partie  des rares exemplaires où le martyr  est représenté sans le  poteau d’exécution habituel. Ce qui se voit derrière lui est la planche de la niche qui abritait le héros, dans sa présentation primitive.  Les mains liées derrière le dos, les flèches qui l’ont percé au jour de son martyre ont disparu, ne laissant subsister que les trous causés par elles,  cinq dans les jambes, quatre dans le reste du corps. Saint Sébastien était jadis invoqué lors des épidémies de peste frappant de leurs  traits des populations désarmées.  Mais sait-on aussi qu’il doit une partie de sa célébrité  en tant que second patron de Rome, la Ville Éternelle ? »

[1] R. Couffon, Alfred le Bars, « Nouveau Répertoire des Eglises et Chapelles,Diocèse de Quimper et de Léon, 1988, p.454, sq.


Complément d’information :
Depuis la dernière restauration quatre flèches sont à nouveau visibles.

Repère N°18 et N°5_
« Annonciation à trois personnages.Le beau portail sud de Quilinen accueille dans son tympan une  Annonciation fort originale ; Elle fait figure d’exception quant au nombre des personnages. On le constate, le thème si répandu dans l’iconographie chrétienne ne met d’habitude en scène que deux personnages : la Vierge et l’archange Gabriel le messager céleste qui vient lui annoncer sa maternité virginale.  Quilinen ajoute, ce qui est extrêmement rare dans ce domaine un troisième protagoniste. Ici, l’archange Gabriel,  dont l’évangile de saint Luc rapporte la mission divine acompagné d’un autre esprit céleste. [1]
Mais avant de rapporter l’explication pertinemment fournie par un auteur contemporain, laissons-nous guider par une description qui, datant d’un siècle, est une manière de rendre hommage aux chanoines Abgrall et Peyron, tout en prenant la liberté de placer entre parenthèses quelques compléments : « Presque au bas de ce côté de la nef (le côté sud) est un porche où une grande arcade encadre une porte géminée et dans le tympan une gracieuse statue de la Vierge agenouillée, ayant à sa droite l’ange Gabriel portant sur une banderole l’inscription gothique  AVE . GRATIA . PLENA. A sa gauche, un autre, aussi à genoux, tient  aussi une banderole avec ces mots : NOTRE DAME DE BONNES NOUVELLES. C’est en effet sous le nom de  Itroun Varia Kelou Mad, Notre-Dame de Bonne Nouvelle, que les Bretons invoquent la Sainte Vierge dans le mystère de l’Annonciation.
« Le cul de lampe qui soutient la Vierge est formé d’un aigle tenant un écusson. Ceux qui portent les anges sont formés de deux lions tenant aussi des écussons sur lesquels on a peint des blasons de fantaisie  (en fait, ajouterons-nous,  sur l’un d’eux qui est mi parti on reconnaît des hermines, sur un autre mi parti lui aussi on a  à dextre  un aigle sur champ d’hermines, à sénestre une croix et une crosse en sautoir avec une mitre d’évêque). Au-dessus de la grande arcade, sont aussi trois ou quatre autres écussons, dont un (du type germanique, c’est-à-dire, avec cette échancrure latérale typique qui permettait au chevalier d’y reposer sa lance)  timbré d’un casque (surmonté d’un cimier au léopard). Ce joli porche de Quilinen est absolument analogue comme forme et comme dimensions, à celui de Notre-Dame des Fontaines à Gouézec »[2].
Suite à la description faite par nos chanoines, on fera appel à Victor-Henry Debidour, fin analyste de la sculpture bretonne, au sujet de la présence d’un second ange, présente inhabituelle dans les Annonciations[3].
« Lorsqu’il s’agit d’un tympan, un problème de répartition se pose à l’artiste : il est souhaitable évidemment de laisser le centre à Marie ; c’est ce qui a été fait à Quilinen, mais il a fallu, malgré le dais au-dessus, et une console au-dessous, allonger exagérément le corps pour qu’il meuble toute la hauteur : agenouillé, il a à peu près les proportions qu’il aurait debout : Gabriel en génuflexion à  la droite de Marie, et nettement plus petit, déploie vers elle un phylactère qui porte Ave gracia plena  en lettres gothiques. Mais l’équilibre a exigé en face un autre ange tout semblable –dont l’infériorité se marque pourtant à ce qu’il n’a qu’une robe simple et non la belle dalmatique de l’archange – et qui, faute d’avoir quelque chose à dire, porte sur sa banderole le titre de dévotion de la chapelle Notre-Dame de Bonnes-Nouvelles ». On ne peut trouver d’explication plus pertinente. »

[1] Le musée du Louvre présente une Annonciation de  Bernardo Daddi à trois personnages (1335),
[2]  Peyron Abgrall « Bulletin diocésain d’histoire et d’archéologie »
[3] V.-H. Debidour : « La sculpture bretonne, étude d’iconographie religieuse populaire », Plihon, Rennes, 1953, p. 61.

Complément d’information :
Comme le dit Y-P Castel le Groupe de l’Annonciation était installé à l’origine à l’extérieur de la chapelle. Victime des outrages du temps, ces statues ont été consolidées en 2010. Leurs réinstallations à l’extérieur n’étaient pas conseillées ; c’est ainsi qu’elles sont maintenant posées sur un des autels latéraux du transept. A l’extérieur des copies en résine maintiennent l’ornementation originelle.

Photographie lavieb-aile 3 mars 2019 (j-y cordier)
Photographie lavieb-aile 3 mars 2019 (j-y cordier)
Photographie lavieb-aile 3 mars 2019 (j-y cordier)

Voir aussi un document produit par Jean-Yves Cordier :
(avec l’aimable autorisation de l’auteur)
« https://www.lavieb-aile.com/2019/03/l-annonciation-du-tympan-de-la-chapelle-de-quilinen-landrevarzec.et-son-double.html… »

Repère N°4_
« Statue de saint Roch., bois polychrome, XVIe siècle (h. : o,80). Le « Répertoire », cité plus haut, place saint Roch, l’associé antipesteux de Sébastien au 9e  rang dans la liste des cinquante-trois, avec soixante-treize statues. Sous le manteau bleu qui l’enveloppe Roch relève une tunique rouge de la main gauche, tandis que sa droite se dresse pour empoigner le bâton du pèlerin perpétuel qu’il fut, parcourant l’Italie pour soigner les malades atteints de la peste. Aux pieds de saint Roch, un ange tient la coupe contenant la potion destiné à soigner les plaies de celui qui contracta le mal fatal au chevet des pestiférés. Sur le mur s’affiche son nom : S.. ROQE. »

Repère N°3_
« Statue de saint Cadoc, calcaire polychrome, XVIe siècle (h. : 1,54). Les  mains brisées ont été  restaurées avec des pièces en bois.  Le nom du personnage S . CADOCUS . ABBAS  (saint Cadoc, abbé) est gravé sur le socle en beaux caractères « philocaliens », un type de lettres bien particulier dont les pattes sont échancrées ou terminées comme ici en crochets. Saint Cadoc, ou Cado, est  vêtu d’une  chape aux larges orfrois ces bandes qui en animent les bords tombants. Il est  coiffé d’une haute mitre semée de pierres précieuses. Cado moine gallois du VIe siècle, fonda à Llandcarvan, région de Cardiff, un grand monastère qui fut une  véritable pépinière de saints. Venu en Armorique vivre en compagnie de saint Gildas dans une île du golfe du Morbihan, Cadoc regagnera  les Iles britanniques pour défendre les Bretons des comtés orientaux contre les Saxons qui feront de lui un martyr vers 580. Comme les reliques de l’un des rarissimes saints bretons martyrs étaient conservées à Bénévent, la légende fit de lui un évêque de cette ville[1].
En 2013, les pèlerins de la « Vallée des Saints » à Carnoët (Côtes-d’Armor), ont pu voir le sculpteur Jacques Dumas s’attaquer à un bloc de granite rose aurore de Bignan, pour en faire surgir un saint Cado, typique de l’art d’aujourd’hui mais  bien différent de la statue de Quilinen. »

[1] V.–H. Debidour, op. cit. p. 201, note. 79.

Repère N°2_
« Saint-Yves entre le Riche et le Pauvre. Les  trois personnages trônent en évidence contre le mur nord au fond de l’aile qui est à gauche du chœur, XVIIe siècle. (saint Yves : h 1,21, le Riche h. : 1,14, le Pauvre , h. : 1,16m).. Le groupe est placé sous les deux consoles qui supportaient jadis la roue à carillon, désormais disparue. Il est mis en valeur par une peinture murale somptueuse,  grand dais rouge, d’où pendent des tentures vertes. Yves revêtu du costume de l’official juge est assis, avec en main un rouleau de procédure. D’un  geste aimable mais ferme il repousse la pièce d’or que lui tend le Riche qui, vêtu en grand Seigneur, plonge son autre main dans son escarcelle pour montrer qu’il a encore de quoi suborner le Juge.  Mais ce dernier se tourne délibérément vers le Pauvre. Tunique trouée, jambières, qu’un auteur compare à celles d’un berger de la Nativité de Kerdévot[1], chapeau serré avec déférence dans une main, notre Pauvre guenilleux tend  son autre main vers Yves en un geste implorant..
La facture du groupe, de haute venue,  montre qu’on est en présence d’une œuvre d’atelier. Pour en saisir la qualité on le comparera au groupe analogue conservé dans l’église de Pleyben, une œuvre issue du ciseau d’un artisan local de bonne volonté, honorable certes, mais d’un niveau différent. »

[1] Peyron, Abgrall « Bulletin de la Commission Diocésaine d’architecture et d’archéologie », 1906, p. 89

Voir aussi un document produit par Jean-Yves Cordier :
(avec l’aimable autorisation de l’auteur)
https://www.lavieb-aile.com/2019/03/le-groupe-de-saint-yves-entre-le-riche-et-le-pauvre-de-la-chapelle-de-quilinen-a-landrevarzec.html

Repère N°13_
« Grand « Déploration », bois polychrome XVe siècle. On a noté plus haut  que vers le milieu du XXe siècle le groupe était placé dans l’angle du chœur, sur la console où se dresse aujourd’hui le Christ ressuscité. L’emplacement primitif de cette « Déploration » avait d’ailleurs conduit à entailler la pierre du pilier voisin.L’œuvre qui va retenir notre attention qui est couramment désignée sous le nom de « Descente de Croix »[1], répond, en fait, au terme plus exact de «Déploration » ou de « Lamentation ». En effet, la croix elle-même n’est pas représentée, comme elle l’est, par exemple, dans la « Descente de Croix » de La Roche-Maurice. Les cinq personnages de notre Déploration, statues en ronde bosse, se serrent dans un coffre large et sobre porté par de simples poteaux, coffre entouré d’une étroite bordure moulurée qui s’épanouit en accolade vers le sommet. Le haut du coffre, légèrement modulé pour accueillir les têtes de Jean et Madeleine, se divise en fines baguettes croisées formant des losanges.

La Déploration de Quilinen, d’origine vraisemblablement flamande, et qui se classe parmi les grandes œuvres du genre, n’a guère, à notre connaissance,  d’équivalent en Bretagne est originale.  Première singularité, le Christ dont le corps est affaissé n’est ici supporté par  aucun des  cinq personnages présents. La Vierge que soutient l’apôtre Jean est agenouillée. Son voile à la huve, ce  pli typique qui fait un creux au-dessus du front, est bien médiéval. Visage noyé de douleur, les doigts croisés exprimant sa peine, Marie contemple son Fils. Joseph d’Arimathie à gauche se distingue par un riche vêtement décoré de franges et de bordures. Les extrémités de ses manches retombent  en pointes ainsi que les coins du camail qui lui sert de coiffure. Un linge trop petit pour être un linceul pend dans sa main droite. L’autre main fait le geste de se poser sur le front du Christ mais sans le toucher,  comme pour nous inviter à le contempler. Nicodème lui aussi richement vêtu, lui fait face, présentant la couronne  d’épines. L’une des mains qui la porte est voilée, non pour la protéger des épines, mais  selon une manière empruntée aux rites de l’ancienne liturgie, le voile cachant la main marquant le respect dû à l’objet présenté. Derrière la Vierge, Marie-Madeleine s’essuie une larme avec un mouchoir. Sa coiffure élaborée est faite d’un turban maintenu par une longue écharpe qui, formant mentonnière, vient couler sur son épaule.

On voit à Locronan, dans la chapelle du Pénity accolée à l’église  une Déploration à six personnages d’un type analogue, mais en pierre polychrome. On parlera plus loin des armoiries gravées en haut d’un des poteaux qui porte notre belle Déploration.
»

[1] « Nouveau Répertoire  des églises et chapelles, diocèse de Quimper et de Léon», 1988, p.165.


Complément d’information :
Une restauration de la Déploration a été réalisée en 1959 par l’atelier Maimponte Marcel, sculpteur (Bagnolet).

Avant la restauration de 1959.
Crédit Photo © Ministère de la Culture

Voir aussi un document produit par Jean-Yves Cordier :
(avec l’aimable autorisation de l’auteur)
https://www.lavieb-aile.com/2020/06/la-deploration-de-la-chapelle-de-quilinen.html

Repère N°15_
« Statue de Saint Guénolé contre le pilier de la nef.  Pierre polychrome, XVIe siècle. Le fondateur de l’abbaye de Landévennec, mitre en tête, tient en main droite  le livre de la Régle, et dans l’autre la crosse de l’abbé dont le crosseron est brisé.  Le nom SANT GWENOLE est gravé en relief sur le socle de la statue.»

Repère N°16_
« La Poutre de Gloire, bois polychrome, est du XVIIe siècle. (Vierge : h. 1,40, Jean h.  1,30). Les poutres de gloire, ou « tref »  ainsi nommée parce qu’elles portent une Crucifixion, sont placées en travers de la dernière travée de la nef  Parfois comme à la Roche-Maurice, à Pencran, ou à Saint-Herbot (Plonévez-du-Faou), la Crucifixion domine une galerie qui sert de clôture entre la nef et le chœur.

Le grand Christ de Quilinen est cloué sur une croix de bois noir dont les fleurons  sont des cœurs peints en rouge, détail assez peu commun, qui ne manque pas d’être émouvant dans son symbolisme.  Les anges hématophores, dont l’office est de  recueillir le sang du Christ dans leur calice sont étrangement suspendus de chaque côté du condamné par une tige de fer fixée au bras de la croix, dont le sommet,  disons-le, a perdu son titulus, le INRI (Jésus de Nazareth Roi des Juifs). A gauche du Crucifié, la Vierge joint les mains tournée vers les fidèles, tandis que saint Jean de l’autre côté fixe son Maître du regard. Le disciple aimé de Jésus porte sa main droite à l’épaule en signe d’effroi, tandis qu’il tend l’autre largement ouverte pour exprimer la déréliction. Le revers des deux  statues que l’on voit creusées profondément selon un usage ancien était naguère fermé par une planche de bois.
»

Complément d’information :
Depuis la dernière restauration le titulus est à nouveau fixé.

Repère N°17_
« Saint Corentin. : SANT KAOURINTIN, statue en bois, XVIe siècle.  Provenant du musée de l’évêché, où elle se présentait quasi ruinée, elle a repris vie en 2010 dans l’atelier de Hervé Saliou. L’artiste n’oubliant pas le fameux poisson de la légende le place à l’intérieur de la volute de la crosse de notre Corentin qui fut  premier évêque de Cornouaille.

(On sait que la statue en pierre de saint Corentin jadis décrite par les chanoines Abgrall et Peyron a été emportée en 1878, par Mr Chalm entrepreneur, chargé de la restauration de la chapelle Elle se dresse aujourd’hui en haut  d’un monticule dans les jardins de l’évêché. Voici la description qu’en donnaient les chanoines : « Saint Corentin, reconnaissable au poisson sculpté à ses pieds. Statue en kersanton, semblant être du XVIe siècle ; sa mitre et les orfrois de sa chape sont couverts de rangs de perles ; le bas du rochet est bordé de franges. De la main droite il bénissait et de la main gauche il tenait sa crosse qui a été brisée. Sur le devant de la base un écusson porte la grande macle des Tréanna. Hauteur : 1 m. 40. Dépôt de M. Chalm, entrepreneur. Provient de Quillinen. »[1]).

[1] « Bulletin de la commission diocésaine d’architecture et d’archéologie » (1905), numéro 84- 177 du  Catalogue descriptif  du Musée archéologique de l’évêché.
»

Complément d’information :
Cette statue n’est pas classée (restaurée par un artiste local).
La date de 1878 indiquée par Y-P Castel est-elle exacte ? (1878 – 1868 faute de frappe ?).
Se rappeler que l’année 1868 est l’année de la construction du clocher actuel.

Avant restauration