Les vitraux – Ar gwer livet
L’architecture des baies
En 2013, l’abbé Yves-Pascal Castel et Joël Lubin ont réalisé une description détaillée de la chapelle de Notre-Dame de Quilinen (avant la restauration de 2013 à 2017).
Ci-dessous lire la description de l’architecture des baies :
(avec l’aimable autorisation des auteurs)
« Et puisqu’on évoque la modernité pour Quilinen, tournons-nous vers les vitraux. Pour observer une certaine simplification apportée dans des lobes de leur partie haute appelée réseau. Certes ici les lobes qui relèvent du style flamboyant. sont la plupart assortis de piques encore appelées, redents, pointes ou « empes » selon un terme ancien.. Or dans les baies n° 1 et n° 3, on constate que le lobe supérieur est lisse, sans ces redents qui relèvent d’un certain archaïsme. Et dans la baie de l’axe, au-dessus du maître-autel (baie n° 0), on voit que des redents ont été supprimés, cassés volontairement, comme pour en « moderniser » l’aspect. L’explication que nous venons de donner sera utile à ceux qui visitant les églises de la région, prêteront attention au détail des réseaux, ces parties hautes des baies, détail qui est loin d’être anodin. »
Les vitraux actuels
Lors de la récente restauration de l’ensemble de l’édifice, une création de vitraux a été réalisée.
Ce début du XXIe siècle laissera une ornementation de qualité aux génération futures.
L’article de presse ci-dessous détaille les idées maitresses qui ont inspiré Antoine Le Bihan, maître verrier, dans son travail de création des vitraux actuels.
La période d’avant 2013 : ___1648___1898___1951___
En 1898 dans un bulletin de la Société archéologique du Finistère, l’abbé Antoine Favé commente un document : « Un procès verbal des prééminences et droits honorifiques à Landrévarzec et à Quilinen (1648) ». Une description d’une partie des vitraux de la chapelle de Quilinen figure dans ce procès-verbal à retrouver ici : https://chapelle-quilinen-kilinenn.bzh/wp-content/uploads/2022/03/BSAF-1892-proces-verbal-1648-page-23-à-28.pdf.
(Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)
Fin du XIXe siècle : Citons à nouveau l’abbé Antoine Favé : « Quant aux vitres armoriées, aux images des cavaliers et demoiselles agenouillés décrits plus bas, ils ont complètement disparu ; il y a sept ans environ, un brocanteur en emportait les derniers débris. »
Durant le XXe siècle, les baies seront garnies de verre ordinaire. L’abbé Y-P Castel écrit : « Les anciens vitraux qui garnissaient les baies ont disparus remplacés par des verres blancs légèrement teintés. »
En 1951, suite à un don de paroissiennes, une initiative de la paroisse de Landrévarzec avait permit la création d’un vitrail dans la baie du Maître-Autel par l’atelier Le Bihan de Quimper.
En 2013, l’abbé Yves-Pascal Castel et Joël Lubin ont réalisé une description détaillée de la chapelle de Notre-Dame de Quilinen (avant la restauration de 2013 à 2017). Ci-dessous leur description des vitraux axée presque en totalité sur l’histoire du vitrail de 1951 :
« LES BAIES ET LEURS VITRAUX »
« Dans cet ensemble neutre fait exception le grand vitrail du chœur une .œuvre contemporaine commandée au verrier Le Bihan de Quimper par l’abbé Louis Simier. L’opération fut faite dans les tous premiers mois qui suivirent la nomination, à Landrévarzec du prêtre précédemment vicaire à Crozon. Désireux de fêter sa toute première place de recteur, il se montrait soucieux d’honorer au plus tôt le sanctuaire marial de Quilinen cher à ses nouveaux paroissiens. Mais, alors que le pasteur s’impatientait, l’artiste sollicité pour le travail ne semblant pas se presser s’en expliqua dans une lettre du 11 octobre 1950 : « Excusez-moi tout d’abord, écrivait l’homme de l’art au fougueux recteur, d’avoir tant tardé à vous envoyer un devis pour N. D. de Quilinen. Ma voiture a été en panne et de jour en jour on me promettait la pièce manquante. Je suis allé la semaine dernière prendre les mesures exactes… ». Dans cette même lettre le verrier communiquait à son client le devis de l’oeuvre qui devait être faite « en verre antique de couleur ». Mais, dépassant quelque peu les moyens du pasteur, Le Bihan se mit en devoir d’en simplifier la réalisation en réduisant le nombre des figures. Le couperet tomba sur deux des quatre anges prévus par le peintre pour meubler les lancettes latérales. Connaissant cette anecdote, le visiteur qui s’attardera à analyser le grand vitrail du chœur n’aura donc pas à s’étonner de voir dans les lancettes latérales deux grandes plages restées vides de personnages. . Les deux anges prévus à un programme initial étoffé mais réduit pour des raisons financières se sont envolés, cédant leur place à ces plmages de verres, bleu clair et bleu foncé…
Cela dit, le vitrail de Le Bihan ne manque pas d’intérêt. Vibrant d’une grande tonalité bleue, couleur à la fois céleste et mariale, se dressent dans les lancettes médianes deux grandes figures. A gauche la Vierge à l’Enfant couronnée, son titre local s’étalant sur son voile en grandes lettres colorées: NOTRE / DAME DE / QUILINEN. A droite le saint patron de la paroisse de Landrévarzec est tout aussi imposant. Crossé et mitré s’impose comme pour la Vierge, sur sa tunique verte et sur sa chape d’o,r son nom en larges caractères : SAINT / GUEN / OLE / ABBE. On a évoqué plus haut les deux anges des lancettes latérales. Pieusement agenouillés ils honorent la Mère de Dieu et le fondateur de l’abbaye de Landévennec.
Tout en haut du vitrail, dans les deux lobes tréflés du réseau, volent d’autres chérubins; au centre s’impose la colombe de l’Esprit-Saint au milieu d’une gerbe de feu symbolisant la Pentecôte. Le soleil et la lune sont là.
L’abbé Simier, originaire de Plouguerneau. tout nouveau recteur de Landrévarzec, un poste qu’il tiendra pendant vingt-cinq ans, pouvait être fier de son initiative. »
Lors de la dernière restauration, la remise en état du réseau (ou remplage) structurant la baie du Maître-Autel n’a pas permis la réinstallation de ce vitrail ; un nécessaire travail de découpe aurait trahit l’œuvre originelle ; de plus les couleurs de 1951 ne seraient pas en cohérence avec les tons des fresques peintes à proximité.